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A la recherche de la légitimité démocratique de l’Union européenne : entre parlementarisation avancée et citoyenneté inachevée (1972-2022)
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Didier Blanc, Professeur des Universités, Université Toulouse Capitole - IRDEIC
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Les principaux traits de l’Union européenne telle que nous la connaissons se dessinent au début des années 1970. S’il fallait lui donner une date de naissance à la fois la plus lointaine et la plus fidèle, certainement que celle du sommet européen de Paris des 19 au 21 octobre 1972, s’imposerait. Ancienne et française expressis verbis , l’idée d’Union européenne est lancée dans le cénacle diplomatique de l’entre-deux guerres en 1929 par Aristide Briand, alors ministre des Affaires étrangères, à la faveur de la Xème session de l’Assemblée de la Société des Nations2.Lauréat du prix Nobel de la paix en 1926 avec son homologue allemand – déjà la réconciliation franco-allemande comme moteur de l’unité européenne – Briand fait suivre son discours d’actes en présentant quelques mois plus tard un mémorandum sur l’organisation d’un régime d’union fédérale européenne3. L’initiative restée sans lendemain, dans une période pourtant propice aux idées européennes 4 , inspire les faiseurs d’Europe. L’institution d’une « Communauté économique européenne » suivant les termes de l’article 1er du traité de Rome ayant pour mission «l’établissement d’un marché commun » s’inscrit dans la continuité du projet Briand précisant que « l’association [entre États européens] agira surtout dans le domaine économique ». Vingt ans après que les « réalisations concrètes » annoncées par le célèbre discours Schuman du 9 mai 1950 aient contribué à lancer les bases d’une Europe unie, il convient de dépasser la sphère économique et de faire à nouveau « un saut dans l’inconnu ».